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subject: Photo Africaine : Naissance Dun March [print this page]


Le saviez-vous ? Certains marchands ont dj leur bote Afrique Au-del dun mauvais jeu de mot qui rappelle les tirelires et autres cassettes espces sonnantes et trbuchantes, il sagit de coffrets contenant des photos dites vernaculaires, pour la plupart anonymes et qui toutes concernent le Continent noir.

Fabien Breuvart, spcialiste de la photo anonyme, qui tient boutique dans le march des Enfants rouges du IIIe arrondissement de Paris, est en possession de centaines de clichs, certains anciens, dautres moins, qui suscitent lintrt et la convoitise dun nombre croissant de collectionneurs. On trouve de tout dans ces botes : aussi bien des snapshots raliss par les touristes et les coloniaux des annes cinquante et soixante, que des clichs, plus rares, raliss par les habitants eux-mmes. Ces photos vintage commencent tre trs recherches et schangent des tarifs substantiels dit Olivier Sultan, un des seuls spcialistes Paris, avec sa galerie Arts derniers , de la photo africaine. Il reprsente, entre autres, en France les intrts et luvre dun des artistes africains les plus connus, le malien Malick Sidib, 75 ans, qui a accd la notorit en 2007 en emportant le Lion dor de la Biennale de Venise.

Grand portraitiste, Malick Sidib rsume lui seul toute la spcificit de la photo africaine, mme si celle-ci est prsent dune trs grande diversit. Pour Olivier Sultan, le portrait en Afrique a une signification trs particulire. Particulire comment ? Contrairement la pose occidentale qui privilgie le paratre et une certaine sophistication de limage, le photographi africain se prsente de manire beaucoup plus investie explique Olivier Sultan, qui a analys de prs le rle et la fonction du photographe en Afrique. Il est choisi, dit-il, pour ses qualits de mdiateur, dinterprte social, dintercesseur qui en font plus quun habile technicien : un fabricant dicnes. Malick Sidib ou Seydou Keita (aujourdhui dcd, NDLR), conseillent leurs modles sur lhabillement, le dcor, la pose, et discutent longuement avant de prendre le clich. Leurs chroniques sont celles dun prsent universel : ce sont souvent des visages masques qui seront transmis aux gnrations futures. Ici, pas de spontanit, mais le rituel de la pose. Le prix de la sance est assez lev, et il sagit souvent du premier portrait. Le photographe doit souligner la position sociale du modle, et introduire par son style cette part de rve, de fantaisie constitutive de son criture. Les accessoires (lunettes, montre, tlphone, radio, chaussures, cigarette, chapeau, mobylette) ont une trs grande importance : il sagit sans doute moins de montrer ce quon est, mais de montrer ce que lon est prts devenir. Le portrait doit tre compris une fabrication rituelle condense de la ralit, de limage sociale . Toutes choses qui donnent aux uvres ralises une puissance et un charme particuliers.

Malick Sidib, qui a accd tardivement au statut dartiste contemporain, est tout fait conscient que son travail est avant tout un change, o la personne prise en photo nest pas rduite au rle dobjet, mais dacteur part entire, voire de co-crateur. tel point que Malick Sidib, lorsquil revend des clichs anciens (ses grands formats originaux atteignent prsent des ctes flirtant avec les 15 000 euros) contacte les portraiturs pour leur verser une partie des sommes qui lui sont verses.

by: aarenbrowns




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